Au ciel de qui se moque-t-on ?Était-ce utile qu'un orageVînt au pays de JeannetonMettre à mal son beau pâturage ?Pour ses brebis, pour ses moutons,Plus une plante fourragère,Rien d'épargné que le chardon !Dieu, s'il existe, il exagère,Il exagère.Et là-dessus, méchant, glouton,Et pas pour un sou bucolique,Vers le troupeau de Jeanneton,Le loup sortant du bois rapplique.Sans laisser même un rogaton,Tout il croque, tout il digère.Au ciel de qui se moque-t-on ?Dieu, s'il existe, il exagère,Il exagère.Et là-dessus le Corydon,Le promis de la pastourelle,Laquelle allait au grand pardonRêver d'amours intemporelles,- Au ciel de qui se moque-t-on ? -Suivit la cuisse plus légèreEt plus belle d'une goton.Dieu, s'il existe, il exagère,Il exagère.Adieu les prairies, les moutons,Et les beaux jours de la bergère.Au ciel de qui se moque-t-on ?Ferait-on de folles enchères ?Quand il grêle sur le persil,C'est bête et méchant, je suggèreQu'on en parle au prochain concile.Dieu, s'il existe, il exagère,Il exagère.

Composição: Georges Brassens