La chanson du cabanon
Les gens du Nord, avec des airs d'envie,
Demandent ce que c'est un cabanon
Le cabanon, c'est toute notre vie,
C'est tout, c'est rien, car ça n'a pas de nom.
C'est un endroit où nous faisons des blagues,
Des galéjades qu'on lance sans façon
Où la gaieté se mêle au chant des vagues
C'est le midi, quoi ! c'est le cabanon !
Sous le soleil, le dimanche on fourmille
Petits et grands, on est tous réunis
Nous y faisons la bourride en famille
La bouillabaisse, aïoli, ravioli.
Après dîner, chacun chante la sienne
L'oncle Jeannet qui pose au baryton
Nous endort tous, c'est encore une aubaine
De faire un penequet au cabanon.
Pendant ce temps, les jeunes calignaïres
Cherchent toujours un coin pour s'esbinier
Les parents qui sont de grands blagaïres
Y ne voient pas qu'ils s'en vont caligner
Sur les rochers, ils s'en payent une bosse
Et le soleil leur troublant la raison,
Neuf mois plus tard, on voit après la noce
Un cago-niéu de maï au cabanon.
Quand on est vieux, alors on se rappelle
Les jours heureux passés au bord de l'eau,
Tu étais beau, et toi comme tu étais belle
Quand tu mettais ton petit caraco.
Mais c'est fini, l'existence fut brève,
Mais de tout temps, la vie avait du bon,
Et l'on s'endort un p'tit peu dans un rêve,
Au bord de mer, un soir au cabanon.
A Canção do Cabanon
O pessoal do Norte, com um ar de inveja,
Pergunta o que é um cabanon.
O cabanon é toda a nossa vida,
É tudo, é nada, pois não tem nome.
É um lugar onde fazemos piadas,
Brincadeiras que soltamos sem cerimônia,
Onde a alegria se mistura ao canto das ondas,
É o meio-dia, ué! é o cabanon!
Sob o sol, no domingo a gente se agita,
Pequenos e grandes, estamos todos juntos.
Lá fazemos a bourride em família,
A bouillabaisse, aïoli, ravioli.
Depois do jantar, cada um canta a sua,
O tio Jeannet que se apresenta de barítono,
Nos embala a todos, é mais uma sorte,
Fazer um penequet no cabanon.
Enquanto isso, os jovens calignaïres
Sempre procuram um canto pra se esconder.
Os pais, que são grandes brincalhões,
Não percebem que eles vão se esconder.
Nas pedras, eles se machucam um pouco,
E o sol os deixando meio tontos,
Nove meses depois, vemos após o casamento
Um cago-niéu de milho no cabanon.
Quando ficamos velhos, então lembramos
Dos dias felizes passados à beira da água,
Você era lindo, e você como era bela
Quando vestia seu pequeno caraco.
Mas acabou, a vida foi breve,
Mas em todo tempo, a vida teve seu valor,
E a gente adormece um pouquinho em um sonho,
À beira-mar, uma noite no cabanon.