exibições de letras 1.959

Ópera Romeo et Juliette - Troisième Acte

Charles Gounod

Letra
    Significado

    Première Tableau

    (La cellule de Frère Laurent)

    ROMÉO
    Mon père! Dieu vous garde!

    FRÈRE LAURENT
    Eh! quoi! le jour à peine
    Se lève, et le sommeil te fuit?
    Quel transport vers moi te conduit?
    Quel amoureux souci t'amène?

    ROMÉO
    Vous l'avez deviné, mon père, c'est l'amour!

    FRÈRE LAURENT
    L'amour! Encore l'indigne Rosaline?

    ROMÉO
    Quel nom prononcez-vous? je ne le connais pas!
    L'oeil des élus, s'ouvrant à la clarté divine,
    Se souvient-il encore des ombres d'ici bas?
    Aime-t'on Rosaline, ayant vu Juliette?

    FRÈRE LAURENT
    Quoi? Juliette Capulet?

    ROMÉO
    La voici!

    (Juliette paraît suivie de Gertrude.)

    JULIETTE
    (s'élançant dans les bras de Roméo)
    Roméo!

    ROMÉO
    Mon âme t'appelât!
    Je te vois! ma bouche est muette!

    JULIETTE
    (à Frère Laurent)
    Mon père,
    Voici mon époux!
    Vous connaissez ce coeur que je lui donne!
    À son amour je m'abandonne;
    Devant le ciel unissez-nous!

    FRÈRE LAURENT
    Oui! Dussé-je affronter une aveugle colère,
    Je vous prêterai mon secours;
    Puisse de vos maisons la haine séculaire
    S'éteindre en vos jeunes amours!

    ROMÉO
    (à Gertrude)
    Toi, veille au dehors!

    (Gertrude sort.)

    FRÈRE LAURENT
    Témoin de vos promesses,
    Gardien de vos tendresses
    Que le Seigneur soit avec vous!
    À genoux! à genoux!

    Dieu, qui fis l'homme à ton image,
    Et de sa chair et de son sang créa la femme,
    Et, l'unissant à l'homme par le mariage
    Consacras du haut de Sion
    Leur inséparable union:
    Regarde d'un il favorable
    Ta créature misérable
    Qui se prosterne devant toi!

    ROMÉO ET JULIETTE
    Seigneur! nous promettons d'obéir à ta loi.

    FRÈRE LAURENT
    Entends ma prière fervente:
    Fais que le joug de ta servante
    Soit un joug d'amour et de paix!
    Que la vertu soit sa richesse,
    Que pour soutenir sa faiblesse
    Elle arme son coeur du devoir!

    ROMÉO ET JULIETTE
    Seigneur, sois mon appui, sois mon espoir!

    FRÈRE LAURENT
    Que la vieillesse heureuse voie
    Leurs enfants marchent dans ta voie,
    Et les enfants de leurs enfants!

    ROMÉO ET JULIETTE
    Seigneur! du noir péché c'est toi
    qui nous défends!

    FRÈRE LAURENT
    Que ce couple chaste et fidèle,
    Uni dans la vie éternelle,
    Parvienne au royaume des cieux!

    ROMÉO ET JULIETTE
    Seigneur! sur notre amour daigne abaisser les yeux!

    FRÈRE LAURENT
    (à Roméo)
    Roméo! tu choisis Juliette pour femme?

    ROMÉO
    Oui, mon père!

    FRÈRE LAURENT
    (à Juliette)
    Tu prends Roméo pour époux?

    JULIETTE
    Oui, mon père!

    (Ils échangent leurs anneaux.)

    FRÈRE LAURENT
    (mettant la main de Juliette dans celle de Roméo)
    Devant Dieu, qui lit dans votre âme,
    Je vous unis! Relevez-vous!

    (Ils se relèvent. Gertrude entre en scène.)

    JULIETTE, GERTRUDE, ROMÉO
    ET FRÈRE LAURENT
    Ô pur bonheur! Ô joie immense!
    Le ciel même a reçu nos/leurs serments amoureux!
    Dieu de bonté! Dieu de clémence!
    Sois béni par deux coeurs heureux!

    (Roméo et Juliette se séparent.
    Juliette sort avec Gertrude.
    Roméo sort avec Frère Laurent.)

    Deuxième Tableau

    (Une rue. À gauche la maison des Capulets)

    STÉPHANE
    (seul)
    Depuis hier je cherche en vain mon maître!

    (regardant le balcon de la maison de Capulet)

    Est-il encore chez vous, mes seigneurs Capulets?

    (arrogant)

    Voyons un peu si vos dignes valets
    À ma voix ce matin
    oseront reparaître!

    (Il fait mine de pincer de la guitare sur mon épée.)

    Que fais-tu, blanche tourterelle,
    Dans ce nid de vautours?
    Quelque jour, déployant ton aile,
    Tu suivras les amours!
    Aux vautours, il faut la bataille,
    Pour frapper d'estoc et de taille,
    Leurs becs sont aiguisés!
    Laisse là ces oiseaux de proie,
    Tourterelle qui fais ta joie
    Des amoureux baisers!
    Gardez bien la belle!

    Qui vivre verra!
    Votre tourterelle
    Vous échappera!

    Un ramier, loin du vert bocage,
    Par l'amour attiré,
    À l'entoure de ce nid sauvage
    A, je crois, soupiré!
    Les vautours sont à la curée,
    Leurs chansons, qui fuit Cythérée,
    Résonnent à grand bruit!
    Cependant, en leur douce ivresse
    Nos amants content leur tendresse
    Aux astres de la nuit!
    Gardez bien la belle, etc.
    Ah! ah! voici nos gens!

    GRÉGOIRE
    Qui diable à notre porte
    S'en vient roucouler de la sorte?

    STÉPHANE
    (à part, en riant)
    La chanson leur déplaît!

    GRÉGOIRE
    (aux autres valets)
    Eh! parbleu! N'est-ce pas
    Celui que nous chassions hier la dague au poing?

    LES VALETS
    C'est lui-même! l'audace est forte!

    STÉPHANE
    Gardez bien la belle, etc.

    GRÉGOIRE
    Est-ce pour nous narguer, mon jeune camarade,
    Que vous nous régalez de cette sérénade?

    STÉPHANE
    J'aime la musique!

    GRÉGOIRE
    C'est clair, c'est clair,
    On t'aura sur le dos, en pareille équipée,
    Cassé ta guitare, mon cher!

    STÉPHANE
    Pour guitare, j'ai mon épée,
    Et j'en sais jouer plus d'un air!

    GRÉGOIRE
    Ah! pardieu! Pour cette musique
    On peut te donne la réplique!

    STÉPHANE
    (dégainant)
    Viens donc en prendre une leçon!

    GRÉGOIRE
    (dégainant)
    En garde!

    LES VALETS
    (riant)
    Écoutons leur chanson.
    Quelle rage!
    Vertu Dieu!
    Bon courage
    Et franc jeu!
    Voyez comme cet enfant
    Contre un homme se défend!
    Fine lame,
    Sur mon âme!
    Il se bat
    En soldat!

    (Mercutio et Benvolio entrent en scène.)

    MERCUTIO
    (indigne)
    Attaquer un enfant! morbleu!
    C'est une honte digne des Capulets!

    (Il tire l'épée et se jette entre les combattants.)

    Tels maîtres, tels valets!

    (Tybalt, suivi de Pâris et de quelques amis,
    entre en scène et relève l'injure.)

    TYBALT
    (insolent)
    Vous avez la parole prompte, monsieur!

    MERCUTIO
    Moins prompte que le bras!

    TYBALT
    C'est ce qu'il faudrait voir!

    MERCUTIO
    C'est ce que tu verras!

    (Mercutio et Tybalt croisent le fer;
    au même instant Roméo accourt
    et se précipite entre eux.)

    ROMÉO
    Arrêtez!

    MERCUTIO
    Roméo!

    TYBALT
    (Vindicatif)
    Roméo! son démon me l'amène!

    (à Mercutio, avec une politesse ironique)

    Permettez,
    permettez que sur vous je lui donne le pas!

    (à Roméo, avec hauteur)

    Allons! vil Montaigu! flamberge au vent dégaine!
    Toi qui nous insultes jusqu'en notre maison,
    C'est toi qui vas porter la peine
    De cette indigne trahison!
    Toi dont la bouche maudite
    À Juliette interdite
    Osa, je crois, parler tout bas,

    (avec mépris)

    Écoute le seul mot que m'inspire ma haine!
    Tu n'es qu'un lâche!

    (Roméo porte vivement la main à son épée.
    Après un moment d'hésitation
    il la renforce dans le fourreau.)

    ROMÉO
    (contenu et digne)
    Allons! tu ne me connais pas, Tybalt,
    Et ton insulte est vaine!
    J'ai dans le coeur des raisons de t'aimer,
    Qui malgré moi me viennent désarmer.
    Je ne suis pas lâche! Adieu!

    (Il fait un pas pour s'éloigner.)

    TYBALT
    Tu crois peut-être
    Obtenir le pardon de tes offenses? traître!

    ROMÉO
    Je ne t'ai jamais offensé, Tybalt;
    des haines le temps est passé!

    MERCUTIO
    Tu souffriras ce nom de lâche,
    Ô Roméo!
    T'ai-je entendu?
    Eh bien, donc! si ton bras doit faillir à sa tâche,
    C'est à moi désormais que l'honneur en est dû!

    ROMÉO
    Mercutio! je t'en conjure!

    MERCUTIO
    Non! je vengerai ton injure!
    Misérable Tybalt! en garde,
    et défends-toi!

    TYBALT
    Je suis à toi!

    ROMÉO
    Écoute-moi!

    MERCUTIO
    Non, laisse-moi!

    CHOEUR
    (Montaigus)
    Bien sur ma foi!

    (Capulets)

    En lui j'ai foi!

    STÉPHANE, BENVOLIO, MERCUTIO
    Capulets! Capulets! race immonde!
    Frémissez de terreur!
    Et que l'enfer seconde
    Sa haine et sa fureur!

    CHOEUR
    Montaigus! Montaigus! race immonde!
    Frémissez de terreur!
    Et que l'enfer seconde
    Sa haine et sa fureur!

    ROMÉO
    Haine, haine, en malheurs féconde!
    Dois-tu toujours par ta fureur
    Donner au monde un spectacle d'horreur?

    TYBALT, PÂRIS, GRÉGOIRE
    Montaigus! Montaigus! race immonde!
    Frémissez de terreur!
    Et que l'enfer seconde
    Ma haine et ma fureur!

    CHOEUR
    Montaigus! Montaigus! race immonde!
    Frémissez de terreur!
    Et que l'enfer seconde
    Sa haine et sa fureur

    (Tybalt et Mercutio croisent le fer.)

    MERCUTIO
    Ah! blessé!

    ROMÉO
    Blessé!

    MERCUTIO
    Que le diable soit de vos deux maisons!
    Pourquoi te jeter entre nous?

    ROMÉO
    Ô sort impitoyable!

    (à ses amis)

    Secourez-le!

    MERCUTIO
    (chancelant)
    Soutenez-moi!

    (On emporte Mercutio qui succombe.
    Roméo, après l'avoir suivi des yeux
    pendant quelques instants,
    redescend la scène et, s'abandonnant
    tout entier à sa rage, il s'écrie)

    ROMÉO
    Ah! maintenant remonte au ciel prudence infâme!
    Et toi, fureur à l'il de flamme,
    Sois de mon coeur l'unique loi!

    (tirant son épée)

    Tybalt! Il n'est ici d'autre lâche que toi!

    (Ils croisent le fer.)

    À toi!

    (Tybalt est touché et chancelle;
    Capulet entre en scène, court à lui et le soutient dans
    ses bras. On cesse de se battre.)

    CAPULET
    Grand Dieu! Tybalt!

    BENVOLIO
    (à Roméo)
    Sa blessure est mortelle!
    Fuis sans perdre un instant!

    ROMÉO
    (à part)
    Ah! qu'ai-je fait? moi! fuir! maudit par elle!

    BENVOLIO
    C'est la mort qui t'attend!

    ROMÉO
    (avec désespoir)
    Qu'elle vienne donc, je l'appelle!

    TYBALT
    (à Capulet d'une voix expirante)
    Un dernier mot! est sur mon âme...
    exaucez-moi!

    CAPULET
    (solennellement)
    Tu seras obéis, je t'en donne ma foi!

    (Une foule de bourgeois a envahi la scène.)

    CHOEUR
    Qu'est-ce donc?
    qu'est-ce donc? c'est Tybalt! Il meurt!

    CAPULET
    (à Tybalt)
    Reviens à toi!

    ROMÉO, STÉPHANE, BENVOLIO,
    PÂRIS, GRÉGOIRE, CHOEUR
    Ô jour de deuil! ô jour de larmes!
    Un aveugle courroux!
    Ensanglante nos armes!
    Et le malheur plane sur nous!

    (On entend de fanfares.)

    CHOEUR
    Le Duc! Le Duc!

    (Le Duc entre en scène suivi
    de son cortège de gentilshommes
    et de pages portant des torches.
    Capulet se tourne vers le Duc.)

    CAPULET
    Justice!

    TOUS LES CAPULETS
    Justice!

    CAPULET
    (montrant le corps de Tybalt)
    C'est Tybalt, mon neveu, tué par Roméo!

    ROMÉO
    Il avait le premier, frappé Mercutio!
    J'ai vengé mon ami, que mon sort s'accomplisse!

    TOUS
    Justice!

    LE DUC
    Eh quoi? toujours du sang! de vos coeurs inhumains
    Rien ne pourra calmer les fureurs criminelles!
    Rien ne fera tomber les armes de vos mains,
    Et je serai moi-même atteint par vos querelles!

    (à Roméo)

    Selon nos lois, ton crime a mérité la mort.
    Mais tu n'est pas l'agresseur
    Je t'exile!

    ROMÉO
    Ciel!

    LE DUC
    (aux autres)
    Et vous dont la haine en prétextes fertile
    Entretient la discorde et l'effroi dans la ville,
    Prêtez tous devant moi le serment solennel
    D'obéissance aux lois et du prince
    et du ciel!

    ROMÉO
    Ah! jour de deuil et d'horreur et d'alarmes,
    Mon coeur se brise éperdu de douleur!
    Injuste arrêt qui trop tard nous désarmes,
    Tu mets le comble à ce jour de malheur!
    Je vois périr dans le sang et les larmes
    Tous les espoirs et tous les vues de mon coeur!

    LE DUC
    Ah! jour de deuil et d'horreur et d'alarmes,
    Je vois couler et mon sang et le leur!
    Trop juste arrêt où s'émoussent leurs armes,
    Tu viens trop tard en ce jour de malheur!
    En la noyant dans le sang et les larmes
    C'est la cité que l'on frappe en mon coeur!

    ROMÉO
    Ah! jour de deuil et d'horreur et d'alarmes,
    Mon cur se brise éperdu de douleur!, etc.

    CAPULET
    Jour de deuil et d'horreur et d'alarmes,
    Mon cur se brise éperdu de douleur!
    Injuste arrêt qui trop tard nous désarmes,
    tu mets le comble à ce jour de malheur!
    Je vois périr dans le sang et les larmes
    tous les espoirs, tous, tous les vues de mon coeur!

    STÉPHANE, LES MONTAIGUS
    Ah! jour de deuil et d'honneur et d'alarmes,
    Mon coeur se brise éperdu de douleur!
    Injuste arrêt où s'émoussent leurs armes,
    Tu viens trop tard en ce jour de malheur!
    Je vois périr dans le sang et les larmes
    avec les lois, la patrie
    et l'honneur!

    BENVOLIO, PÂRIS, LES CAPULETS
    Ah! jour de deuil et d'honneur et d'alarmes,
    Mon coeur se brise éperdu de douleur!
    Injuste arrêt qui trop tard nous désarmes,
    tu mets le comble à ce jour de malheur!
    Non! Non! nos coeurs dans le sang et les larmes,
    n'oublieront pas le devoir et l'honneur!

    LE DUC
    Tu quitteras le ville dès ce soir.

    ROMÉO
    (pour lui-même)
    Ô désespoir! l'exil! l'exil!
    Non! je mourrai
    Mais je veux la revoir!

    CAPULET ET CHOEUR
    La paix? non! non! non! non! jamais!


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